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D’où je viens.

Je suis née à Nantes au début des années 1980, avant de migrer dans la Nièvre, à Nevers, jusqu’à mes dix ans. Passée par Vichy pendant quelques mois, j’arrive à Bordeaux à l’adolescence. La ville est encore sombre et déjà bien pluvieuse, j’y resterai jusqu’à la fac, avant de partir en Erasmus à l’Université Edinburgh. Je reviens ensuite terminer mes études à Paris, à l’école doctorale de Sciences-Po. Depuis, je suis revenue dans le Sud-Ouest avec ma petite famille, mais je connais par coeur le trajet TGV qui nous relie à la capitale tant j’y viens fréquemment.

Ce qui nous sème

Grandir perchée dans un chêne, sillonner les routes du haut des Montapins, contempler le Bec d’Allier, faire de cette enfance dans la Nièvre un berceau de souvenirs pour mieux explorer le monde. Observer les champs disparaître sous les pelleteuses, voir apparaître les lotissements, perdre son terrain de jeu et comprendre que jamais plus rien ici ne sera comme avant. Si ce n’est la Loire, peut être. Une chose est sûre : grandir au vert, avec des étés en Savoie ou en Bretagne, a ancré en moi une certaine sensibilité qui s’est réveillée lors de mes études à Sciences-Po : mais pourquoi donc l’économie et la finance internationales ne considèrent-elles que le capital et le travail dans leur modèle ? Qu’en est-il de la sève du vivant ? Des émissions de CO2 ? De l’eau ? A l’époque, je n’ai pas de réponse dans mon labo et je décide, en parallèle de ma thèse, d’approfondir les discours altermondialistes, de lire les études d’Oxfam et des jeunes économistes atterrés, pour atterrir.

En 2006, je commence à bloguer : je passe mes nuits avec les écologistes, mes journées avec les économistes et les terroristes (sujet de ma thèse de doctorat). Je fonde Ecolo-Info le lendemain de l’élection de Nicolas Sarkozy, juste avant le Grenelle de l’environnement : investie pendant la campagne dans l’Alliance pour la Planète, j’ai commencé à me plonger dans la compréhension des enjeux écologiques. Je partage mes interrogations avec de nombreux autres activistes en ligne, et à plusieurs nous créons une barre d’outils qui se charge en un clic dans les navigateurs afin de proposer une liste de sites web spécialisés dans l’environnement : médias spécialisés, blogs, sites associatifs et commerçants. Le succès est immédiat, et jusqu’en 2010 Ecoloinfo devient une référence incontournable pour qui veut se renseigner sur ces questions. L’outil est gratuit, collaboratif, et le blog qui l’accompagne est animé par une joyeuse bande de convaincus désireux de partager d’autres façons de voir le monde.

Ce qui m’anime

Après ma thèse soutenue en juin 2009, je décide de dédier ma carrière aux enjeux écologiques : grâce aux bons conseils de Pierre Haski, je me forme avec Rue 89 (et la géniale Sophie Caillat), puis je commence à piger pour Kaizen, We Demain, RFI, des hors séries de l’Express, Ushuaïa TV, etc. Pendant deux ans, je complète mes revenus avec des prestations de Community Management et des formations à la veille qui me permettent de gagner du temps pour mener des enquêtes sur les sujets qui m’intéressent.

En 2012, je commence à écrire pour Le Monde. J’y pige, et j’y anime un blog de journaliste invitée sur les alternatives aux modes de vie en temps de crise. En 2014, Eric Fottorino me demande de rejoindre la toute jeune équipe du journal Le 1. Je vais aussi travailler comme rédactrice en chef de l’émission Terra Terre, sur Public Sénat. Et pour Frédéric Lopez sur France 2.

Quand les lieux font médias

En 2014, voyant la COP21 arriver à Paris, je lance en parallèle de mon activité professionnelle une aventure folle avec les anciens d’Ecolo-Info : recréer un lieu comparable à celui que nous avons connu à Copenhague en 2009, lors de la COP15. Lors de cette très attendue conférence internationale sur le climat, j’ai eu l’occasion de rencontrer des activistes du monde entier, dont Georges Monbiot (du Guardian), Naomi Klein, Kumi Naidoo (Greenpeace), etc. Un café avait été réservé pour réunir spécialement têtes de réseaux d’ONG, journalistes, activistes en ligne, avec des briefings tous les soirs sur les négociations, des éléments clefs, les actions à venir, etc. Je réalise alors à quel point la société civile, aidée par les réseaux sociaux, sait s’organiser, horizontalement. Si la COP15 de Copenhague est politiquement décevante, je vis à cette occasion la première mobilisation d’ampleur sur ces sujets en Europe.

Avec Naomi Klein en décembre 2009 au Fresh Air center à Copenhague, lors de la COP15

En 2015, la COP21 se déroule à Paris : étant sur place, je m’inspire de l’expérience vécue à Copenhague pour créer un lieu de rencontres et une fabrique de nouveaux récits sur le climat. Depuis une auberge de jeunesse et un « sport bar » situé près de la Gare du Nord, nous créons le « off » de la COP21. Nous avons levé 800 000 euros en un an, animé une équipe de 200 bénévoles, accueilli 15 000 personnes, organisé des conférences/Briefings tous les soirs pendant quinze jours avec 300 activistes et tête de réseaux du monde entier, nous avons organisé des concerts, des happenings, et logé 800 personnes le temps de la COP. Place to B a accueilli le lancement d’un des premiers tribunal mondial contre Monsanto, tout comme l’ONG Notre Affaire à Tous, qui a lancé la pétition signée par plus de 2 millions de Français deux ans plus tard.

La joyeuse bande de Place to B, en décembre 2015 à Paris, pour la COP21

Après cette intense année 2015 (et un petit accord de Paris plus tard), je reprends mon bâton de pèlerin et m’attèle à un sujet qui me tient très à coeur : si la COP15 de Copenhague m’avait donné envie d’écrire sur le partage et l’esprit collaboratif, la COP21 me pousse à approfondir une question qui m’anime depuis que j’ai décidé de devenir journaliste – pourquoi est-ce si difficile de mettre à la UNE les questions liées au climat, à la biodiversité et aux enjeux de notre survie sur terre ?

L’écologie des médias

S’ouvrent alors quatre années de travail durant lesquelles je vais mener l’enquête, en France comme à l’étranger. Cela donnera naissance à mon premier film documentaire et à un ouvrage chez Actes Sud : deux objets complémentaires pour interroger notre fabrique informationnelle, notre rapport à l’information, et dessiner des pistes d’actions. J’ai fait un long détour en effet : impossible de répondre à ma question initiale sans expliquer la fabrique médiatique, son écosystème, et l’ensemble des éléments qui pèsent sur sa capacité à intégrer les enjeux du siècle.

Notre rapport à l’information est aussi problématique que notre rapport à l’alimentation il y a 40 ans : nous n’avons plus confiance dans les producteurs d’information, nous ne savons plus d’où elle vient, nous sommes empêtrés dans un ensemble de croyances et de manipulations, on parle de post-vérité, de complots, et la vérité de chacun prime sur la vraie réalité. Pire, le débat public n’existe plus, ne subsistent que des simulacres, des émotions, de la bagarre, du cerveau reptilien en barre qui se querelle à coup de tweets… ou de vraies querelles sur les places publiques, quand émergent les Gilets Jaunes avec l’envie d’exister et de se faire entendre au-delà des canaux traditionnels qui ne leur donnent pas la parole.

Je voulais étudier l’écologie dans les médias, je finis par le faire, mais en passant par l’analyse de l’écologie des médias. Un thème que j’aime désormais aborder avec le public certes, mais surtout avec mes étudiants en école de journalisme ou de communication et avec des jeunes élèves tant j’ai eu envie de transmettre mes préoccupations sur ces sujets par la suite. Il n’y a pas de démocratie sans bon système informationnel, mais avec des citoyens qui savent où s’informer correctement et s’arment d’un bon esprit critique avec des outils efficaces de défense intellectuelle…

Avec cette enquête, j’ai compris pourquoi ma passion de l’information était si liée à mon envie de parler des problématiques écologiques. Sans bonne information sur le sujet, il est impossible d’agir convenablement, et les journalistes ont le devoir de bien présenter les possibles pour que chacun puisse se faire un avis éclairé et agir en conséquence. Les médias doivent ouvrir des sphères conversationnelles fertiles et maintenir le droit à la nuance et à l’échange apaisé dans ce monde complexe.

Un confinement plus tard

Les Médias, le monde et moi est diffusé à la TV Belge et en Suisse. Le film est projeté dans de nombreux cinémas en France comme à l’étranger, il est présenté au Québec comme en Ethiopie et se révèle être un bel outil d’échange pour aborder notre rapport à l’information et montrer que les journalistes ne sont pas tous les mêmes.

Avec le confinement la tournée a été ralentie, mais le film continue de circuler dans les écoles, tous comme les outils issus de la réflexion menée sur le sujet.

J’ai profité de cette pause pour entamer une nouvelle enquête d’un an et demi : cette fois, j’ai exploré les façons de se relier à la nature et au vivant. Menée pour la revue Suisse La Salamandre et le réseau des Colibris, cette « aventure pour le changement » sera publiée en mars 2022.

Je continue, en parallèle, de travailler pour différents médias, en indépendante.

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