L’événement médiatique de la rentrée, comme le dit si bien Cam Belsoeur (sans être vraiment objectif, mais avec qui je partage le même enthousiasme) c’est sans nul doute la sortie du nouveau hors-série annuel de la revue Salamandre.
Après un premier hors-série sur le sauvage il y a deux ans, un autre sur les migrations l’an dernier, c’est sur l’eau qu’il se penche cette année — et l’eau racontée sous le prisme du vivant, bien sûr !Avec Camille, nous avons plongé dans les abysses et sa biodiversité fragile, menacée par l’appétit d’industriels qui espèrent extraire les minerais qui gisent par 5 000 mètres de fond.
À Brest, dans les locaux de l’Ifremer, j’ai rencontré des scientifiques passionnés qui m’ont ouvert les portes d’un monde méconnu et fascinant.
La morphologie du fond des océans, c’est comme la morphologie terrestre : il y a des montagnes, des fausses, des plaines – des écosystèmes différents qui ont tous leurs spécificités selon les apports nutritifs, la profondeur, les ressources anthropiques, la pêche, les minéraux, etc.
La diversité des espèces qui s’y logent est encore largement méconnue, mais j’ai bien fait connaissance avec Rimicaris exoculata, une crevette aux allures de hamster 🐹 . Elle vit en symbiose avec des bactéries qui produisent du sucre à partir de composés chimiques jaillissant des sources hydrothermales. Ces bactéries ne font rien de moins que la chimiosynthèse, l’un des processus qui pourrait être à l’origine de la vie sur Terre.
J’ai également appris plein de choses sur les différentes espèces de coraux durs et j’ai pu tenir dans mes mains un nodule. Vous savez, ces concrétions de la taille d’une boule de pétanque que l’on trouve dans certaines plaines abyssales. Leur taux de croissance est très lent, à raison d’un centimètre par million d’années, et ils servent à une faune très spécifique. Problème : ils contiennent plein de minerais (manganèse, fer, cobalt) d’intérêt pour la « transition énergétique » de nos sociétés…
Raison pour laquelle il y a de gros enjeux qu’il est bien d’éclairer, tout en racontant le combat mené par des ONG et des États pour éviter ce massacre.
Encore merci Camille pour cette belle collab !
En achetant ce numéro, vous trouverez aussi un entretien avec la géniale Dr. Heïdi Sevestre, les conseils de Charlène Descollonges et une BD sur le comté en partenariat avec La Revue Dessinée
La couv est toujours signée Natacha Bigan
Et un grand merci Jean-Philippe Paul et toute l’équipe !